Le Macro, Musée d'art contemporain de la ville de Rome, a ouvert ses portes le 4 décembre avec une installation aussi hybride que poétique : dans le labyrinthique espace conçu par l'architecte française Odile Decq, une serre abrite des dizaines de papillons.
Certains ont des ailes au recto tristement marron qui abritent en leur verso des ciels fluo d'azur, d'autres des taches rouge orangé ou des têtes de mort spiralées. Il en est des grands comme la main, d'autres aux ailes encore froissées d'être tout juste sorties du cocon. Habitués aux visites, vulcains et paons du jour virevoltent sans être intimidés, se posent au sol au risque d'être écrasés.
L'invitation à ces messieurs-dames Butterfly est due au duo néerlandais de Bik Van der Pol. Où vient se nicher leur intervention artistique ? Dans la forme même de la serre, inspirée par la célèbre Farnsworth House de l'architecte Mies Van der Rohe : un rectangle de baies vitrées de plastique, posé sur une vaste estrade. Seul paradoxe de l'histoire : l'oeuvre a été produite par l'entreprise italienne ENEL, grand mécène de l'art à Rome et surtout magnat de la production d'électricité. Leur ambition du moment ? Convaincre leur pays des bienfaits du nucléaire. Quand on voyait les papillons comme porte-drapeau de la cause écologique...
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Macro, angle via Nizza et via Cagliari, Rome. Jusqu'au 16 janvier. De 11 heures à 22 heures. De 8 € à 10 € ; entrée libre pour les Parisiens (Rome est jumelée avec Paris). www.macro.roma.museum
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